Notre Voyage à Sarlat le 12 juin 2025

Sarlat-la-Canéda : soleil, canards et bonne humeur !

Jeudi 12 juin, 7h20 – Angoulême. L’orage venait tout juste de tirer sa révérence que déjà notre groupe de voyageurs embarquaient dans notre bus , direction Sarlat.

À bord ? Un groupe de retraités issus des clubs d’Angoulême, Moulin des Dames, Petit Fresquet, La Grande Garenne, L’Orda, Victor Hugo, et même Montana.

Dès le départ, distribution d’un flyer avec côté face l’affiche du voyage et côté pile, un petit plan bien utile pour retrouver notre chemin entre le restaurant La Couleuvrine et l’Office de Tourisme, sans oublier le formulaire de droit à l’image, pour les photos qui vont illustrer l’article sur le site internet du Club.

Arrivée à Sarlat sous le soleil…

Après une petite pause café près de Périgueux, vers 11h nous avons fait notre entrée dans Sarlat. Enfin, presque. Car notre chauffeur, bien que vaillant, a dû jouer au GPS humain dans les ruelles médiévales. Résultat : quelques tours de manège dans le centre avant d’atterrir Place de la Bouquerie près de la Couleuvrine, sous un soleil déjà bien décidé à faire transpirer les touristes.

En attendant le déjeuner, quartier libre : découverte des boutiques artisanales, emplettes locales, et exploration tranquille du centre historique.

La Couleuvrine : un festin à la périgourdine

Après une courte pause, à midi nous avons investi les deux salles du restaurant La Couleuvrine. Et là, le festival gustatif a commencé :

  • Foie gras de canard entier (le roi de Dordogne), accompagné d’un verre de Monbazillac (parce qu’on ne plaisante pas avec les accords mets-vins),
  • Demi-magret façon Rossini et ses incontournables pommes sarladaises, un Pécharmant pour arroser le tout,
  • Cheesecake spéculoos citron jaune-fromage blanc à tomber par terre,
  • Café pour tenir la suite du programme !

Chapeau bas au chef et à toute l’équipe ! Un vrai sans-faute : service chaleureux, plats savoureux, ambiance détendue. On aurait volontiers signé pour une sieste digestive… mais non, l’Histoire nous attendait !

Après avoir quitté nos chaises avec un soupçon d’effort, à 15 h nous sommes au rendez-vous avec l’Office de Tourisme pour la Visite Découverte de Sarlat. Ceux qui préféraient méditer sur leur digestion sont restés en terrasse, pendant que les autres bravaient vaillamment la chaleur (et les pavés) sous la houlette d’une guide passionnée et passionnante.

Plongée dans le cœur médiéval de Sarlat !


SARLAT – appelée aussi SARLAT-la-CANEDA – Capitale de la Gastronomie – Labellisée Ville d’Art et d’Histoire.

Notre guide est arrivée, tout de suite elle se présente « Bonjour, je m’appelle Josselyne, nous allons passer une heure ensemble, tout va bien, allez suivez-moi »….

Et là, nous commençons à entrer dans le vif du sujet : visiter cette ville de SARLAT, lovée entre la Dordogne et la Vézère, aux confins des Causses et du Quercy, chargée d’histoire, riche d’un patrimoine mondialement connu, ayant pour symbole la Salamandre qui représente la renaissance et l’immortalité, un retour des siècles en arrière dans l’un des plus beaux ensembles médiévaux d’Europe.

Notre guide connaît bien son sujet, elle va nous entraîner dans un cours d’histoire magistral, tant elle est passionnée par son métier, émaillant ses paroles de traits d’humour, nous plongeant avec bonheur dans ce passé mystérieux, au milieu des cette richesse architecturale. En arpentant les rues et ruelles pavées, en pente quelquefois, sous un soleil ardent, nous cherchons les coins d’ombre tout en écoutant .

Nous apprenons ainsi que l’histoire de SARLAT débute au IXème siècle avec la fondation de l’Abbaye des Bénédictines, mais son existence n’est attestée qu’au XIIème siècle. Cependant de nombreuses sources archéologiques laissent à penser que le site a été habité à l’ère paléolithique, avec la présence d’une population avant le Moyen Age, et des vestiges gallo-romains. La ville se développe d’ailleurs à partir de cette époque, autour de son Abbaye.

Les moines sont riches, ils possèdent des terres, des vignes, des forêts, etc. La ville devient une place commerciale très importante, on y échange toutes sortes de produits (céréales, bois, vins). Au moment où la guerre de 100 ans éclate, la ville est prospère et abrite le siège de l’Evêché, car par miracle SARLAT échappe à la destruction au moment des guerres !!

Casquettes ou chapeaux sur la tête, lunettes de soleil, appareils photos en bandoulière comme des pros, nous continuons à déambuler , notre guide est attentive à notre bien-être et cherche des endroits à l’ombre où s’arrêter et admirer ce patrimoine exceptionnel, à commencer, place du Peyrou, par la cathédrale du Saint- Sacerdos, monument impressionnant au style gothique dominant, mais flanqué d’un clocher roman du XIIème siècle, à l’acoustique exceptionnel.

Toujours place du Peyrou, se trouve l’imposante maison d’Etienne de la Boëtie, et sa magnifique façade de style Renaissance Italienne, au toit de lauzes, classée monument historique en 1889. L’autre façade, au fond de l’hôtel particulier qui se trouve Impasse des Violettes, et les toitures ont été classées le 7 juillet 1970, et une nouvelle inscription a été déposée le 5 février 2025. C’est dire tout l’intérêt patrimonial que suscite cette maison. D’ailleurs notre guide nous fait remarquer que nous avons de la chance car les échafaudages ayant servi à des travaux de restauration importants, viennent juste d’être démontés. Cette restauration, d’un coût de 716000 euros, financée pour partie à hauteur de 170000 euros par l’aide au loto du patrimoine (grâce à Mission Patrimoine), a débuté en septembre 2024 et vient juste de s’achever.

Nous découvrons plusieurs hôtels particuliers des XIVème et XVIème siècles. Celui de PLAMON, à l’architecture riche en détails. Le manoir de GISSON, place du marché aux oies, édifice remarquable ayant appartenu à une famille de la noblesse (notaire royal, consul, avocat), devenu un musée. A ce propos, selon la légende, un réduit secret aurait servi de coffre-fort où le seigneur cachait un trésor au moment des guerres de religion…

Chemin faisant, sous la houlette de Josselyne, nous découvrons ainsi d’autres hôtels particuliers qui abritent des commerces (vente d’objets divers en faïence peinte à la main, souvenirs, commerce de vin, etc.) ou servant de vitrine à toute une collection d’oies sculptées. Au détour de certaines ruelles (bordées de petits restaurants), dont certaines sont aussi appelées «passages», tant elles sont étroites, en levant les yeux, on peut voir «planqués» dans des encoignures de murs, des chevaliers… ou plutôt des cuirasses complètes qui les personnifient, l’un tenant une épée, l’autre trônant fièrement sur un fauteuil d’époque, comme s’ils épiaient la foule…

Les appareils photos zooment à tout va, les questions fusent, et les réponses de notre guide sont à la hauteur de nos attentes, avec pour certaines, des traits anecdotiques !! Nous continuons de suivre Josselyne, les oreilles tendues pour bien saisir ses explications car elle vient de faire une halte dans un curieux endroit où se dresse une sorte de tour, élancée, de forme conique dans le cimetière Saint-Benoit, derrière le chevet de la cathédrale Saint-Sacerdos. En fait, ce monument emblématique de SARLAT, qui date du XIIème siècle (érigé vers 1180), conserve un mystère. Même les historiens consultés n’ont pas réussi a véritablement savoir à quoi il sert précisément. Ce serait une chapelle sépulcrale, construite en pierre calcaire de la région. Nommée Lanterne des Morts, Tour des Maures ou Tour Saint-Bernard, elle reste une énigme. Certains croient savoir qu’elle serait gardienne de rites funéraires, car les étroites ouvertures laisseraient passer la lumière d’une lampe allumée pour guider l’âme des défunts…

En tout cas, Paul Abadie avait écrit un long rapport accompagné d’une lettre à l’Inspecteur général des monuments historiques, le 15 février 1848, puis une autre lettre en 1852 au Ministre, pour demander son classement aux monuments historiques… Ce qui sera fait bien plus tard le 22 novembre 1981 !! Nous atteignons bientôt la place du marché aux oies où se trouve le Musée de la truffe pour une petite halte devant une sculpture de 3 magnifiques oies en bronze, datant du 3 juillet 1992, œuvre de François-Xavier LALANNE, commandée par la mairie. Un autre symbole de la ville !! où foies gras et confits sont légions !!

Notre guide nous fait remarquer la particularité des demeures ayant appartenu aux seigneurs, qui, pour montrer leur richesse, faisant graver leur nom au-dessus des portes…

Pris dans ce tourbillon de découvertes, nous arrivons Place de la Liberté et son marché couvert qui n’est autre que l’Église Sainte-Marie datant du XIIème siècle. Une église au destin peu banal, d’abord détruite pour récupérer les pierres, puis transformée en boulangerie, en usine à salpêtre, en commerce de charbon, en bureau de poste !! Elle est aujourd’hui classée monument historique depuis le 12 octobre 1905 et réhabilitée en 2001 par Jean NOUVEL concepteur de ces fameuses portes qui nous intriguent… et ont suscité bien des débats comme nous l’indique Josselyne !!

Car il faut bien se rendre à l’évidence elles déparent dans l’environnement !! Elles sont en acier et pèsent 7 tonnes pour 15 mètres de hauteur !!

Ce marché est doté également d’un ascenseur panoramique à 360°, en verre et acier, offrant une vue imprenable sur SARLAT. Alors pourquoi avoir «affublé» cet édifice de ces portes pas du tout dans le style médiéval ? Tout simplement parce que Jean NOUVEL en a fait don à la ville !! Nous en sommes perplexes… Notre guide nous précise que là aussi les échafaudages viennent d’être retirés, après des travaux sur le toit qui s’affaissait, les lauzes ont été enlevées.

Sur cette place de la Liberté, notre regard est attiré par un personnage à l’air énigmatique, un homme, à l’attitude intrigante. En hauteur, face au marché, assis sur le bord de la place de la Boisserie, il domine, le regard fixé en direction de …. ces immenses portes grises, laissant à penser que lui aussi trouve incongrue leur présence. Et ce n’est sans doute pas innocent que l’auteur de cette œuvre , Gérard AULIAC, enfant du pays, vivant à VITRAC, à quelques kilomètres de SARLAT, ait posé ici sa sculpture en bronze, avec pertinence dénommée Le Badaud il y a plus de 20 ans (27 janvier 2002 précisément).

C’est ici que s’achève notre visite, une heure vite passée à la découverte de cette cité unique, restée authentique, protégée de l’urbanisation par la loi André MALRAUX datant de 1962 (qui a permis la restauration du patrimoine architectural). SARLAT est la première à en avoir bénéficié.

Retour au bercail… en douceur

Au terme de cette plongée dans le passé, nous rejoignons tranquillement notre point de départ, la tête pleine d’histoires, le cœur content… et les jambes un peu fatiguées, il faut bien l’avouer !

À 16h15, tout le monde embarque à nouveau dans le bus (toujours place de la Bouquerie – on s’y attache à cette place !). Petite distribution de bouteilles d’eau bien fraîches, stockées dans le réfrigérateur du bus – le petit luxe qui fait la différence.

Derniere pause près de Périgueux, et nous voilà de retour à Angoulême, Place Victor Hugo, à 19h30 précises.

Bilan de la journée

Zéro fausse note, beaucoup de bonne humeur, des découvertes, des calories (bien méritées), et des souvenirs plein la tête.

Un grand merci à la municipalité d’Angoulême pour la mise à disposition du bus.

Vivement la prochaine aventure !

Auteurs: P. Delaplace, et Marie-claire Neaud pour toute la partie Viste Découverte de Sarlat